Konso

Le peuple Konso entretient peu de liens avec son passé et avec son histoire, et on ne connaît ni leur contrée d’origine, ni l’époque de leur implantation dans la région. Néanmoins, leurs traditions familiales et culturelles tendent à montrer qu’ils sont issus d’un amalgame des tribus couchitiques voisines.

Les konsos sont des agriculteurs sédentaires chevronnés, les seuls du sud-ouest éthiopien à s’adonner à la culture de coton et de millet en terrasse sur les flancs des collines rocailleuses. Les grains sont moulus par les femmes, puis transformés en galettes qui constituent la nourriture de base des konsos. Chaque famille possède quelques têtes de bétail et sa propre parcelle de terre que les hommes et les femmes travaillent de concert.

Bien que les caractéristiques traditionnelles des konsos s’apparentent aux cultures couchitiques, leurs canons esthétiques, leur artisanat, l’organisation de leurs villages et leur mode d’exploitation agricole diffèrent. Ils possèdent une entité culturelle, sociale et économique qui leur est propre et ils parlent le konsigna, langue couchitique proche des langues oromo.

L’aspect des villages konsos diffère des villages des autres ethnies de la région. Pour se défendre des attaques des animaux sauvages et pour se protéger des coulées de boue, les konsos encerclent leurs villages d’un rempart de basalte et de terre séchée de 3 à 4 mètres de haut. Dans l’enceinte, les huttes sont si rapprochées que leurs toits parfois se chevauchent. Les villages sont densément peuplés et abritent une moyenne de 2 500 habitants.

Un système complexe de classes d’âges régit la vie des konsos mâles. A l’adolescence, les jeunes hommes entrent dans la classe d’apprentissage de la vie d’adulte ; puis ils parviennent à la classe des guerriers et des propriétaires terriens. Enfin, à l’âge mûr, ils accèdent à la position supérieure d’anciens. Les adolescents délaissent le foyer familial et se regroupent pour la nuit dans le confort relatif d’une large tonnelle communautaire ouverte aux quatre vents, édifiée au centre du village.

Le passage à une classe supérieure ou le mariage sont célébrés par des danses, des chants et des rituels bien ancrés dans la culture konso.