Karo

Les karos, seuls sédentaires à part entière de la région, se regroupent majoritairement dans le village de Douss. Comme toutes les populations de la région de l’Omo, les karos accordent une très grande attention aux décorations corporelles : peintures, scarifications, bijoux… Le village de Douss surplombe une boucle de l’Omo. De nombreuses paillotes abritent temporairement 500 des 1.000 individus de l’ethnie karo. De vocation agricole depuis une ancienne mais dramatique peste bovine, ils sont les plus sédentaires de la vallée de l’Omo. Le pays, plat et fertilisé par les crues du fleuve, se prête aux récoltes de millet, de sorgo, de haricots, de bananes et de tabac, agrémentées des produits de la pêche et de la collecte de miel. La contrebande avec l’Ouganda, le Soudan et le Kenya permet l’approvisionnement en armes.

Aucune autorité centrale ne gère les différents groupes sociaux qui se réunissent régulièrement à l’appel des anciens. Ces rencontres se déroulent sous le contrôle des Nu-lmba : les pères (imba) du feu (nu). Eux seuls savent invoquer les ancêtres et leur demander conseil. Chaque clan est en charge d’une tâche définie pendant une période donnée, ces obligations sociales étant attribuées à tour de rôle. Seules la magie et la communication avec les aïeux restent dans la sphère de certaines familles.

Les étapes rituelles de la vie d’un karo sont très proches de celles d’un Hamar et les taureaux nécessaires à l’Ukuli paissent sur les pâtures de ces derniers. Les hommes mangent entre eux, exclusivement, et la natalité est décidée par les anciens. Cette planification des naissances, destinée à limiter la tribu par rapport à ses possibilités de survie, est actuellement et volontairement inversée par le conseil, le chiffre de 1.000 membres étant la limite basse avant la disparition progressive d’une ethnie.